Société générale : la data accompagne de plus en plus le monde de la banque, qui apporte une connaissance jusqu’alors inégalée, et une automatisation à fort potentiel. Karim Perdreau, Directeur de la Data et de l’Intelligence Artificielle pour la Banque de Détail SG s’est récemment exprimé au micro d’Agora Manager sur le potentiel de transformation de la donnée sur la banque de détail.
Les enjeux de la nouvelle banque de détail de la Société Générale
En tant que banque de détail, il s’agit de répondre à de nouveaux enjeux à la faveur des clients particuliers :
- être à la pointe de la satisfaction client
- être une banque plus réactive
- plus accessible
- et plus efficace
En outre, il faut aussi rester sur la voie de la banque responsable mais aller au-delà, à savoir asseoir une position de banque à impact positif sur les territoires.
Lorsqu’on l’interroge sur la nécessité de faire appel à la data, Karim Perdreau cite Frédéric Oudéa, Directeur général de la Société Générale “la Data est la troisième ressource rare des banques aux côtés des liquidités et de la solvabilité.”
Une banque Data Driven
Depuis 2014, la Data fait partie intégrante de la stratégie de la Société Générale qui souhaitait une banque Data Driven.
Quelques chiffres sur la Data au sein de la Société Générale :
- + de 1000 experts de la donnée
- 65 chief data officers
- + de 300 cas d’usage Data & IA en production aujourd’hui
Quelques exemples de recours à la data dans les cas d’usage de la Société Générale
- détection de la fraude en temps réel
- personnalisation du contact client
- automatisation de processus
- maillage territorial
- ….
“Embrasser tout le potentiel transformateur de la data”
Les organes de Direction de la Société Générale l’ont intégré depuis longtemps, la Data porte non seulement en elle un potentiel transformateur mais un potentiel réactif qui accompagne parfaitement notre monde en perpétuelle mutation.
Elle est ainsi devenue un élément central de la réflexion du Groupe, et en tant qu’élément central, elle aurait pu devenir un goulot d’étranglement. C’est ainsi qu’une stratégie d’automatisation s’est forgée et s’est déclinée en trajectoire. En ce qui concerne le sujet de gouvernance, Karim Perdreau rappelle qu’il n’y a pas lieu de parler de data s’il n’y a pas de gouvernance de la donnée.
Sur la typologie des données exploitées par la Société Générale, on peut citer celles qui traitent de la rénovation énergétique. C’est ainsi qu’est exploité un puits de valeurs immense qui traite à la fois de sujets sociétaux individuels, collectifs, mais qui vont à l’échelle du pays voire à l’échelle du continent Européen.
Sur l’automatisation et l’évaluation des risques…
Le reporting réglementaire est un enjeu majeur lorsque l’on aborde ces sujets, elle est la pierre angulaire de l’automatisation data, c’est elle qui l’opère. La volonté de la Société Générale est d’être plus proactive sur ce sujet, et non réactive sur la production réglementaire.
Sur les sujets risques, on peut parler de la détection de la fraude en temps réel, mais aussi le sujet d’octroi de pré-évaluation. Il s’agit de donner, grâce à l’automatisation, une décision d’octroi de crédit, mais aussi un montant plafond d’octroi associé.
L’automatisation a eu un énorme bénéfice sur les clients dits “risqués”, où l’automatisation a eu un impact considérable.
En termes de personnalisation de la relation client, des modèles de machine learning ont été exploités, dits modèles de next best offer. Les modèles d’appétence déjà en place répondent à la question “est ce que cette gamme de produits pourrait intéresser le client ?”. Dans la logique de next best offer, on étudie la chronologie du client, et on répond alors à la question “quel est le prochain produit qui serait susceptible d’intéresser le client ?”.
Des offres à impact positif pour le territoire
Sur ce sujet, il était évident que la nouvelle banque Société Générale serait proactive. En effet, tout agent économique est frappé de plein fouet par la fin de l’abondance énergétique : entreprises, jeunes entrepreneurs, particuliers, jeunes actifs, patrimoniaux, banques privées…
La nouvelle banque prend ses responsabilités sur ce sujet et intègre dans sa stratégie une logique de partenariat.
Un des partenariats sur le sujet de la transition énergétique consiste à mettre à disposition un outil pour les chargés de clientèle entreprise qui donne l’ensemble des informations nécessaires à l’accompagnement (superficie du bâti, matériau des toitures, exposition, étiquette DPE, consommation énergétique, potentiel photovoltaïque…).
L’automatisation qui a été construite grâce à l’exploitation des données permet d’orchestrer la relation, et d’offrir en un clic un accompagnement rapide vers un réseau local d’artisans par exemple.
“On touche l’efficacité, la transition et la satisfaction.” Karim Perdreau