On assiste aux prémices d’une révolution dans la conception de l’automobile. Aujourd’hui la data est intégrée petit à petit aux voitures pour aider les conducteurs. Demain c’est la data qui induira les nouveaux usages de transport. Renault-Nissan et Transdev -un constructeur et un opérateur de transports publics- se sont récemment alliés pour développer un système de flotte de véhicules autonomes en région parisienne. Nissan teste également une alternative aux VTC en proposant un système de colocation de citadine géré via une application. Mais la prédominance de la data dans le secteur peine à se retrouver dans toutes les gammes automobiles, malgré la promesse faite au CES Las Vegas des 60 % de véhicules connectés en 2018.

Le small data au service de la maintenance prédictive

Un double enjeu se présente déjà aux constructeurs automobile : intégrer les innovations et les services liés au small data dès la conception des véhicules. Une fois équipé, chaque véhicule peut produire et analyser en temps réel ses propres données (small data). Ces innovations apportent au conducteur du confort, de la sécurité et du service. Être averti du bon moment où changer ses pneus, réduire sa consommation d’essence sont deux exemples concrets de maintenance prédictive. La data peut aussi se matérialiser en aide à la conduite : projection du GPS sur le pare-brise ou application haptique (qui fait vibrer) sur le volant, les possibilités sont nombreuses. Ajouter une connexion à internet permet au conducteur de communiquer très facilement avec ses proches : avertir d’un départ, donner une estimation de temps de trajet, etc. Vitesse, consommation d’essence, respect du code de la route : tout peut être capté. Une fois analysées, ces données sont susceptibles d’intéresser les particuliers comme les professionnels sous formes de services d’amélioration de la conduite.

Les voitures d’aujourd’hui ne roulent toujours pas à la data

Les poids lourds de l’informatique et les constructeurs sont déjà en ordre de bataille avec des partenariats fructueux. Nvidia et Tesla, IBM et BMW, Renault-Nissan et Microsoft, Ford et Amazon ont mis sur le marché des véhicules capables de relayer le conducteur dans les bouchons ou sur autoroute. On est encore au début de l’intégration des logiciels dans le processus de conception et de fabrication des véhicules. Aujourd’hui, la mécanique représente encore 90 % des coûts, contre 10 % pour les logiciels, mais ils devraient atteindre les 60 % prochainement. Alors pourquoi ces innovations ne se retrouvent-elles pas encore dans les modèles milieu de gamme vendus par les constructeurs ? Sans surprise, le bât blesse au niveau des coûts de l’intelligence artificielle dans une voiture. Un radar de recul ajoute 500 $ à la facture finale, une aide à la conduite 10 000 $ : des tarifs prohibitifs pour le consommateur moyen. Sous quels délais les constructeurs intègreront-ils l’IA à la conduite de tous les jours ?