Depuis une dizaine d’années déjà les outils de domotique offrent aux particuliers comme aux entreprises les moyens de piloter leur intérieur. L’éclairage, le chauffage, les ouvertures : tout se programme et se commande à distance. Preuve qu’il s’agit d’une tendance durable, EDF lançait fin 2016 sa filiale Sowee entièrement dédiée à la maison connectée. Son offre éponyme associe une station de commande mobile et un thermostat intelligent à un contrat de gaz naturel.
Dans ce domaine, le big data ajoute ses capacités de collecte, de traitement et de mise en perspectives des données obtenues. De quoi prendre du recul, en comparant sa consommation énergétique avec ses voisins comme avec la ville d’à côté.

Les start-ups et professionnels de l’efficacité énergétique proposent différents moyens d’action aux collectivités. Intent par exemple se charge de coordonner les acteurs des villes et de la construction pour partager leurs données et développer des applications de maintenance prédictive. Deepki propose aux gestionnaires de parcs immobiliers des outils de suivi de la performance énergétique.

Les réseaux intelligents révolutionnent les modèles d’économie d’énergie

À l’échelle des réseaux, le big data et les objets connectés permettront la mise en œuvre de deux innovations structurelles dans la maîtrise de la dépense énergétique. La première est l’effacement diffus, c’est-à-dire l’interruption simultanée d’un grand nombre de postes de consommation. “Cela peut concerner les appareils de chauffage ou de climatisation qui seront interrompus durant un laps de temps suffisamment long pour rééquilibrer l’offre par rapport à la demande mais aussi suffisamment court pour n’engendrer aucune gêne pour le consommateur” nous apprend Energie 3.0. La deuxième est la mise en place de réseaux décentralisés selon le modèle “peer to peer”, évitant la déperdition de l’énergie en la transmettant de bâtiment en bâtiment.

Charité bien ordonnée…

La révolution écologique promise par le big data doit cependant aussi passer par une amélioration des pratiques du secteur lui-même. Les milliards de données produites chaque jour demandent en effet des fermes de serveurs énergivores. Fin 2016, une étude de la société ENR’CERT pointait du doigt la consommation énergétique moyenne au mètre carré d’un data center, 37 fois plus élevée que celle d’une maison. Leur premier post de dépense énergétique étant la climatisation (nécessaire au refroidissement des serveurs), la priorité est de récupérer la chaleur émise. Des solutions simples mais ingénieuses ont déjà été imaginées, comme la piscine de la Butte aux Cailles (Paris) qui est chauffée grâce à des serveurs placés dans son sous-sol !