Les normes environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) sont de plus en plus exigeantes et imposent aux établissements bancaires de mettre en place des mesures concrètes pour se conformer à ces nouvelles obligations.

Le pilier 3 ESG fait partie de ces normes et incite les banques à faire preuve de transparence dans leur communication financière. Cette dernière passe notamment notamment par le Green Asset Ratio (GAR). 

Qu’est-ce que le Green Asset Ratio (GAR) ? 

Le Green Asset Ratio (GAR) calcule la proportion des actifs de l’établissement bancaire investis dans des activités économiques durables, ou écologiquement responsables (cad les actifs durables) par rapport au total des actifs d’une entreprise. Cela l’ aide à déterminer s’ il est sur la bonne voie pour atteindre ses objectifs associés à sa stratégie ESG. 

Supposons qu’une entreprise dispose d’un portefeuille d’actifs de 100 millions de dollars, dont 30 millions sont considérés comme « verts » en raison de leur impact environnemental positif.

Dans ce cas, le Green Asset Ratio serait de :

GAR = (Actifs verts / Actifs totaux) x 100

GAR = (30 millions / 100 millions) x 100

GAR = 30 %

Cela signifie que 30 % des actifs de l’entreprise sont considérés comme « verts », ce qui peut être un indicateur positif pour les investisseurs et les parties prenantes qui cherchent à soutenir des entreprises engagées dans la transition énergétique et environnementale.

Calendrier prévisionnel d’application du GAR : 

Les actifs durables : de quoi parle-t-on ?

Les actifs durables font référence aux actifs qui sont utilisés pour financer des activités durables, telles que définies dans l’article 8 de la taxonomie verte de l’Union européenne

La taxonomie verte offre une classification normalisée qui permet d’évaluer la durabilité des activités économiques, pour fournir des définitions communes aux entreprises, banques et investisseurs. 

Cette initiative poursuit deux objectifs : d’une part, prévenir le « greenwashing » et, d’autre part, aider les entreprises et les établissements financiers à mettre en place leur transition écologique.

Pour être considéré comme durable, un actif doit contribuer à l’un des six objectifs environnementaux suivants, sans nuire aux autres :

  • L’atténuation du changement climatique
  • L’adaptation au changement climatique
  • L’utilisation durable et la protection de l’eau et des ressources marines
  • La transition vers une économie circulaire
  • La prévention et le contrôle de la pollution
  • La protection et la restauration de la biodiversité et des écosystèmes.

Quelles pistes d’action pour améliorer le Green Asset Ration dans le cadre du pilier 3 ESG ? 

L’objectif d’atténuation du changement climatique (l’un des six objectifs permettant de considérer un actif comme durable), par la réduction des émissions de Co2, est au cœur des stratégies de décarbonation de la plupart des acteurs bancaires. Ils recherchent de plus en plus à financer des projets qui permettent de contribuer à leurs trajectoires de décarbonation.

La rénovation énergétique et la solarisation des bâtiments, en impactant directement les émissions de Co2 et l’efficacité énergétique de ces derniers, sont des pistes d’action pertinentes. 

La rénovation énergétique 

La rénovation énergétique des bâtiments contribue à améliorer le GAR grâce à ses travaux contribuant à améliorer l’efficacité énergétique d’un bâtiment. 

L’isolation thermique d’un bâtiment peut réduire les pertes d’énergie en hiver et maintenir une température stable en été. Cela peut se traduire par une réduction significative de la consommation d’énergie chauffage et climatisation, ce qui peut améliorer le GAR.

Les fenêtres peuvent représenter une importante source de perte d’énergie. Leur remplacement par des fenêtres à double vitrage ou à triple vitrage peut réduire considérablement les pertes d’énergie et donc améliorer le GAR.

L’utilisation de matériaux de construction écologiques tels que le bois, la laine de mouton, la paille ou le chanvre peut réduire l’empreinte carbone d’un bâtiment et améliorer le GAR.

Un système de récupération d’eau de pluie peut être utilisé pour arroser les espaces verts et pour les toilettes, ce qui réduit la consommation d’eau potable. Cela peut avoir un impact positif sur le GAR en réduisant la consommation d’eau.

Au-delà de ces aspects, la rénovation énergétique, c’est aussi la réduction des coûts d’exploitation, l’augmentation du confort des occupants, l’amélioration de la qualité de l’air, le respect des exigences réglementaires, la baisse des factures énergétiques. 

Ainsi, en augmentant le financement de projets de rénovation énergétique, cad le nombre de bâtiments à forte efficacité énergétique et faible émission de Co2, un établissement bancaire peut augmenter la part de ses actifs verts et ainsi améliorer son Green Asset Ratio.

L’énergie solaire

L’utilisation de l’énergie solaire à travers la solarisation des bâtiments résidentiels ou non peut contribuer de manière significative sur le Green Asset Ratio d’une entreprise. Cela contribue à augmenter la part des actifs verts dans le portefeuille de l’entreprise et donc augmente son GAR.

La solarisation des bâtiments consiste à installer des panneaux photovoltaïques sur les toits ou les façades des bâtiments afin de produire de l’énergie solaire. Cette énergie peut être utilisée pour alimenter les besoins en électricité du bâtiment. 

En plus de fournir une source alternative d’énergie propre et renouvelable moins émettrice en gaz à effet de serre (Co2), elle permet de réduire la dépendance qui réduira encore votre dépendance à l’égard des sources traditionnelles comme le charbon ou le gaz naturel.

Utiliser l’énergie solaire permet donc grâce à la solarisation des bâtiments de réduire l’empreinte carbone d’un bâtiment et de contribuer à la transition vers une économie à faible émission de carbone.

Ainsi, en augmentant le nombre de bâtiments équipés de panneaux solaires dans son portefeuille d’actifs, un établissement bancaire peut augmenter la part de ses actifs verts et ainsi améliorer son Green Asset Ratio.

L’investissement dans des projets d’efficacité énergétique, tels que la rénovation de bâtiments existants ou l’installation de panneaux photovoltaïques, contribue positivement à la notation GAR d’un établissement bancaire. 

Comment les données permettent aux établissements bancaires d’identifier les projets contribuant positivement au GAR

La data accompagne de plus en plus le monde de la banque, en apportant une connaissance jusqu’alors inégalée, et une automatisation à fort potentiel. Elle est d’ailleurs considérée comme le nouvel actif rare aux côtés de la liquidité et de la solvabilité. 

En faisant partie de l’un des piliers ESG, le Green Asset Ratio (GAR) incite les établissements bancaires à maîtriser l’évaluation de leur performance extra-financière et les projets d’investissement selon des critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG).

Pour répondre à ce nouveau challenge, les données ouvertes (open data) constituent un levier majeur dans l’identification de projets pouvant répondre à l’un des objectifs environnementaux permettant de considérer un actif comme durable et donc d’impacter positivement le GAR. 

Dans le cas de l’énergie solaire, les données relatives au cadastre solaire sont clés. 

Le cadastre solaire est réalisé à partir de données météorologiques, d’ensoleillement et souvent, de mesures sur le terrain. Ces données solaires sont collectées par des stations météorologiques et des capteurs installés sur les toits et les façades des bâtiments.

Une fois collectées, elles permettent de connaître l’ensoleillement d’une région, c’est-à-dire la quantité d’énergie solaire reçue par mètre carré. Ces données sont ensuite récupérées par certains acteurs, analysées et mises en forme sous forme de cartes qui permettent de visualiser les zones recevant le plus d’énergie solaire. 

En s’appuyant sur ces données, un établissement bancaire peut cibler des actifs immobiliers à fort potentiel solaire et ainsi augmenter sa part d’actifs considérés comme durables.  

Dans le cas de la rénovation énergétique, le DPE (Diagnostic de Performance Énergétique) constitue une donnée d’entrée clé pour comprendre l’état d’efficacité énergétique d’un bâtiment. Les données publiées officiellement par l’ADEME sur les logements résidentiels couvrent seulement 5% des bâtiments français. Pour obtenir l’information sur n’importe quel actif immobilier, il faut nettoyer et standardiser les données DPE de l’Ademe puis appliquer un modèle de Machine Learning pour caractériser le reste des bâtiments de France.

En s’appuyant sur ces données, un établissement bancaire peut cibler des actifs immobiliers jugés énergivores, aider à financer le projet de rénovation énergétique associé et ainsi augmenter sa part d’actifs considérés comme durables.  

En conclusion, le GAR est un indicateur pertinent au service de l’action des établissements bancaires pour la transition écologique. La rénovation énergétique et l’énergie solaire constituent deux pistes pertinentes pour répondre à l’objectif d’atténuation du changement climatique. En s’appuyant sur les données déjà disponibles et proposées par des acteurs spécialisés sur ces problématiques, les banques pourront accélérer l’atteinte de leurs objectifs inscrits dans leurs stratégies ESG.

NamR fait partie des acteurs spécialisés dans les données innovantes et accompagne les établissements bancaires sur les nouveaux risques liés au changement climatique et à la décarbonation. L’objectif est de réaffirmer leur rôle de conseil auprès des clients et partenaires.