Marché de la data : d’où viennent ces données ? On estime aujourd’hui à 80 % le taux de pénétration d’internet dans les pays développés. Champion des pays émergents, la Chine s’équipe à vitesse grand V : en 2012, 42,4 % des foyers avaient accès au web, ils sont 52,1 % en 2016 (source EMC-IDC). Plus de 2,4 milliards de personnes utilisent internet dans le monde. D’ici 2020, le nombre de données produites globalement sera multiplié par 30 pour atteindre 35 zettaoctets. Ces données sont également complexes à traiter : elles sont peu structurées (à 50 % d’après une étude de Tata Consultancy Services), de natures, de sources et de formats divers. Elles demandent un traitement préalable à toute utilisation par une entreprise non spécialisée.

Le marché de la data : une croissance prometteuse

Ainsi sont-elles une véritable manne ? Le marché du big data est évalué à 54,3 milliards de dollars en 2017 (soit 5 fois plus qu’en 2013) avec une croissance estimée à plus de 30 % (d’après Mushroom Networks). L’utilisation du big data est d’abord devenue une évidence pour le marché de la finance qui a perçu son potentiel en premier. Puis la santé a développé les premières aides au diagnostic, et enfin le secteur public a saisi l’opportunité qu’offre la connaissance de ses usagers à grande échelle.
Le secteur peut attendre une économie de 15 % à 20 % de ses frais de fonctionnement, lutter efficacement contre la fraude et améliorer le paiement des impôts (source : McKinsey). En Europe, cela représenterait une économie de 250 milliards d’euros. La grande distribution bénéficierait en moyenne de 60 % rentabilité opérationnelle supplémentaire. Aux États-Unis, ce sont près de 300 milliards de dollars de revenus chaque année -soit le double d’une année de dépenses de santé en Espagne par exemple qui alimenteraient le secteur.

Des secteurs inégaux face au big data

Cependant tous les secteurs économiques ne sont pas au même niveau de résultat de performance additionnelle et d’assimilation des big data dans leur pratique. McKinsey a cartographié ceux qui ont maximisé leur productivité en apprivoisant les méga données. En premier lieu l’informatique et le secteur de l’information s’apprêtent à retirer d’importants profits. Puis viennent les services de finance, les assurances et les administrations mais ils sont déjà freinés par des barrières à l’usage. Le cabinet pointe cependant les secteurs encore en « friche » : les utilities, la gestion de l’eau, la santé ou le commerce de biens de consommation, n’a pas toujours connu de bonnes croissances de productivité. On remarque aujourd’hui que les volontés politiques et le ciblage marketing des spécialistes du traitement des big data se rejoignent sur ces domaines. On peut donc s’attendre à une forte croissance dans ces domaines. Les freins à l’appropriation des big data en entreprise. Hors, on estime aujourd’hui qu’à peine 5 % des données produites sont en réalité exploitées. Une étude d’IBM aggrave ce constat et apporte un début d’explication : un business leader sur trois prend régulièrement des décisions sans utiliser l’information qui lui est nécessaire, et que la moitié n’a en réalité pas accès à l’information dont ils ont besoin pour effectuer de façon optimale leur travail.

En affinant par secteur, on se rend compte des causes structurelles qui empêchent d’exploiter correctement les données (qui pourtant existent !) : en santé le faible taux d’investissement IT a pour conséquence un manque d’outils techniques, le public et l’éducation ont pas ou peu de culture de la donnée (source : McKinsey). Aux barrières technologiques s’ajoutent des freins humains à la pleine exploitation des big data par les responsables métiers au sein des entreprises. Ainsi, 82 % des entreprises interrogées par McKinsey estiment qu’elles n’ont pas les profils adéquats pour traiter et exploiter leurs propres données. À cela s’ajoute un besoin d’évolution des perceptions : pour 81 % des entreprises, les attributs de performance ne contribuent pas à de meilleures ventes.

Enfin, le dernier obstacle à un plein déploiement de la culture big data dans les entreprises est financier. Les coûts d’investissements pour acquérir les infrastructures IT nécessaires sont perçus comme trop élevé par 40 % des entreprises (source IDC). Pour ne pas passer à côté de cette opportunité en période de restriction budgétaire, 46 % des DSI optent pour une sélection affinée des données à utiliser.
La baisse des coûts du cloud constituera donc un des leviers de déploiement des solutions Big Data.