Plan Très Haut Débit : en 2015, on comptait encore 238 communes françaises sans couverture réseau téléphonique et 2 200 autres qui n’avaient pas accès à la 3G ni à la 4G. Dans ces zones, le numérique représente un potentiel d’accès à de nombreux services et de redynamisation des territoires. Terra Nova relève dans son rapport de janvier 2017 les bénéfices que les campagnes pourraient en retirer : télémédecine, économie collaborative au service du tourisme (AirBnB, covoiturage), relocalisation des entreprises et des personnes occupant des postes permettant le télétravail en premier lieu.
Ces zones blanches sont dans le collimateur des pouvoirs publics, décidés à y déployer le plan Très Haut Débit.

Un plan Très Haut Débit très lent à se mettre en place

Lancé en 2013 et piloté conjointement par les Ministères de l’Économie et de l’Aménagement du territoire, ce plan est financé à hauteur de 20 milliards d’euros, par les opérateurs télécom (6 à 7 milliards d’euros) et par l’État (13 à 14 milliards d’euros). L’objectif est de connecter 100 % des foyers et des entreprises à la fibre d’ici 2022. Les zones urbaines sont prises en charge par les opérateurs, tandis que les pouvoirs publics (communes, communautés de communes, départements, régions, l’État, l’Europe) et les opérateurs télécom investissent conjointement dans les zones d’initiatives publiques, soit les zones rurales où d’importants travaux sont nécessaires pour y tirer les câbles de la fibre.
Cependant, au début de l’année 2017, la Cour des comptes tire le signal d’alarme sur un retard probable de 8 ans environ sur le déploiement complet du plan. À cela s’ajoute un dépassement de 12 milliards d’euros dû à une mauvaise appréhension des budgets globaux. On arrive donc en 2030 et à un budget de 30 milliards d’euros.
Les opérateurs ayant déjà entamé les travaux dans les zones urbaines denses, l’étape des 50 % des foyers connectés sera franchie à temps. Le retard concernera donc les zones rurales, déjà pénalisées par le manque d’accès à internet et/ou au réseau téléphonique 3G / 4G.

Quelle pérennité pour le futur réseau Très Haut Débit ?

La mise en place du plan Très Haut Débit se heurte à la perte des emplois locaux chez les opérateurs. La tendance est en effet à la concentration dans les grandes villes, tant dans la maintenance des réseaux que la commercialisation. Des nouveaux territoires déconnectés du numérique ou en passe de l’être apparaissent ainsi. Quels modèles économiques ou services apparaîtront pour combler la fracture spatiale numérique ?

Quelles sont les zones françaises les moins favorisées en matière de connexion numérique ?

Le think tank Terra Nova et Google sont allés à la rencontre des patrons de TPE-PME des territoires éloignés des services numériques où moins de 25 % de la population active travaille dans une aire urbaine. Ces 3 576 communes représentent 1,2 million d’habitants. Dans ces villages, les services publics sont peu ou pas présents et les jeunes diplômés vont s’installer dans les grandes villes les plus proches faute d’employeurs sur place. La couverture numérique (radio, téléphone, internet) y est souvent faible, entraînant une quasi impossibilité de prendre le train du 2.0 en marche, que ce soit pour les particuliers ou les entreprises.

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