Qu’est-ce que la précarité énergétique ?

On estime que les ménages consacrant plus de 10 % de leur revenu aux dépenses d’énergie sont en situation de taux d’effort énergétique excessif (TEE). En 2013, l’enquête logement de l’Insee dénombrait 3,6 millions de ménages (6,6 millions de personnes) concernés. Cette année-là, 4 767 000 ménages déclaraient avoir souffert du froid dans leur logement, soit 18,8 % des ménages, parmi lesquels 27,3 % chez les ménages modestes. La précarité énergétique provient de la combinaison de plusieurs facteurs : la hausse des coûts de l’énergie et les arbitrages qu’elle impose entre les différents postes de dépense, la mauvaise isolation des logements et la faible performance des équipements de chauffage. Entre 2006 et 2013 le phénomène s’est nettement aggravé, avec une hausse de 25 % des personnes déclarant avoir souffert du froid dans leur logement. En 2017, la France compte encore 7,5 millions de logements de classes F ou G, les « passoires énergétiques ».

Qui sont les victimes de précarité énergétique ?

En 2013, 1 123 000 personnes étaient logées dans des copropriétés connaissant de grandes difficultés de gestion et des immeubles en mauvais état. Propriétaires occupants et locataires sont touchés par la précarité énergétique, même si on note une surreprésentation des locataires précaires dans les copropriétés en difficulté. Parmi elles, les familles monoparentales sont majoritaires. On les retrouve principalement dans des immeubles construits avant 1975 équipés de chauffage collectif.

Allier éco-rénovation, travail social et politiques publiques pour lutter efficacement contre la précarité énergétique

Le dernier rapport 2017 de la Fondation Abbé Pierre signale qu’en France, parmi les logements non décents, « 19,7 % ont des fenêtres laissant anormalement passer l’air, 20,6 % ont des problèmes d’isolation thermique des murs ou du toit et 20,7 % ont identifié des signes d’humidité sur certains murs du logement » (l’état du mal-logement en France 2017, rapport annuel #22, p. 296). Les approches politiques de la question peinent à englober toutes les dimensions de la précarité énergétique. Elles traitent séparément les volets écologiques, sociaux et économiques.
Sur le plan social et associatif, seule l’initiative Rénovons se distingue par son approche globale du mal logement et une feuille de route concrète pour réhabiliter les passoires énergétiques en France d’ici à 2025.

Comment les ménages peuvent-ils financer les travaux nécessaires ?

Il existe des aides publiques à la rénovation auxquels les ménages peuvent prétendre afin de financer une partie des travaux de rénovation.
L’Agence nationale d’amélioration de l’habitat (Anah) à travers son programme « Habiter mieux » verse jusqu’à 12 000 € de subventions par logement si les travaux permettent un gain de consommation énergétique d’au moins 25 %.
L’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ) permet aux ménages d’emprunter jusqu’à 30 000 € pour des travaux améliorant le confort énergétique d’un logement construit avant 1990. Les fonds sociaux d’aides aux travaux de maîtrise de l’énergie (FATSME) sont quant à eux mobilisables dans le cadre de petits travaux (remplacement de chaudière par exemple).
Les Certificats d’économie d’énergie (CEE) permettent aux particuliers de se faire rembourser une partie de leurs achats liés aux économies d’énergie auprès des fournisseurs. Ils sont disponibles auprès des grandes surfaces spécialisées en bricolage et construction.